Le matériel (seules les épingles demandent des moyens de fabrication industriels)
• Le Carreau traditionnel ( dit du "puy en Velay")
Le petit metier sur lequel on exécute la dentelle aux fuseaux appelé aussi : "coussin" Le carreau velave est fait d'une petite caisse en bois de pin le plus souvent évidé sur deux faces, dessus et derrière. Cette caisse est garni de chaque coté et sur le devant de paillons de seigle serrés dans de la toile de jute.
L'ensemble est recouvert de velours ou de drap et prend ainsi la forme d'un pupitre. C'est sur le plan incliné appelé aussi "tablier" que travaillent les fuseaux. Les carreaux étaient souvent ornés de rubans, de décors multicolores et de médailles de St François Régis ou de la Vierge Marie.
Au début du XXème siècle les carreaux seront recouverts de toile cirée. La partie supérieure contient le tambour "la roda" sur lequel est fixé le carton piqué et dessiné.
L'ensemble de petite taille, était transportable et ne quittait jamais la dentellière dans tous ses déplacements.
Ce type de carreau est destiné à la dentelle linéaire.
Un carreau ancien :
Le mien, dont j'ai enlevé la toile cirée abimée et commencé de recouvrir de tissu, avec ma dentelle de débutante dessus.
Pour mieux voir comment il est fabriqué :
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• Les fuseaux
De formes et de tailles différentes en fonction de leurs régions d'origines, fabriqués en bois d'essences différentes, en buis, palissandre, ébène, bois de rose, guatambu, etc., ils se composent
de trois parties :
- la tête, munie d'une gorge sur laquelle on noue le noeud de tête
- la bobine autour de laquelle s'enroule le fil
- Le corps ou "manche", seule partie du fuseau manipulée par les doigts de la dentellière afin ne pas salir le fil.
• Le Carton
Le "patron", ou modéle est tracé sur un carton de couleur (roux ou beige). Le dessin, au crayon ou encré est percé de trous dans lesquelles sont plantées les épingles au fur et à mesure de l'éxécution de la dentelle.
Le metteur en carte rend réalisable au carreau, le travail du dessinateur. Il transpose le dessin sur un calque afin de déterminer le passage des fuseaux et leur nombre et fixe l'emplacement des épingles.
Le piqueur perce alors le carton. Aujourd'hui cette tâche est accomplie par la même personne, le metteur en carte.
• Les épingles
L'épingle, "espina ou espiouna" est indispensable à la confection de la dentelle.
C'est elle qui fixe le point sur le carton. Elle fut à l'origine en cuivre puis en laiton avec la tête en verre de couleur. Elle est aujourd'hui en acier.
Dans un travail courant, une cinquantaine d'épingles sont requises. Pour un travail plus important 200 à 300 épingles sont utilisées. Au XVIII° siècle, il y avait au Puy des fabricants d'épingles, une industrie florissante.
(source :
Le chant des fuseaux)